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Rachat Deveryware : un Business Angel Investessor témoigne

Dernière mise à jour : 3 oct. 2023

Le Business Angel Didier Moreau revient sur sa récente et brillante sortie du capital de Deveryware.


Créée en 2003 par le multi-entrepreneur Jacques SALOGNON et son associé Thierry Bathias, Deveryware est l’expert français des technologies d’investigation et des services pour la sécurité globale. Presque 20 ans plus tard, la société est achetée par ChapsVision, qui renforce ainsi sa position dans le secteur de l’investigation et de la cybersécurité. A cette occasion, Didier Moreau, Business Angel Investessor de la première heure, revient sur cet investissement réussi.

 

Didier Moreau (Business Angel Investessor), Jacques Salognon (fondateur Deveryware) et Claude Boulot (Président Investessor)


La découverte du projet


Didier Moreau (ingénieur dans les télécommunications) se rappelle avoir tout de suite été séduit par la technologie présentée par Jacques Salognon : « Je connaissais le domaine, j’étais à l’époque ingénieur chez Alcatel, et j’ai immédiatement adhéré à son projet technologique car j’en ai vu l’intérêt. C’était un sujet qui intéressait les grands groupes mais qu’il était long et compliqué de mettre en place. Si l’idée n’était pas originale, avec Deveryware, elle était bien exploitée et implémentée ».


Didier précise que les sujets de sécurité étaient alors peu en vogue, celui de la géolocalisation en particulier recevant peu d’enthousiasme de la part des autres Business Angels. Néanmoins, il s’intéresse à Deveryware : « J’ai contacté Jacques peu après sa présentation et nous nous sommes retrouvés dans ses locaux, à l’époque dans le 11E arrondissement de Paris, pour qu’il me fasse une démonstration. Aujourd’hui, on parlerait de Proof Of Concept ». Didier entre également en relation avec Thierry Bathias, co-fondateur en charge du développement technologique de Deveryware.


Les évolutions de la société


Didier annonce d’emblée : « Les premières années ont été les plus difficiles ». Il précise qu’il y avait seulement deux personnes dans l’équipe (Jacques Salognon et Thierry Bathias), que le chiffre d’affaires était très faible et que la solution adressait les gestionnaires de flottes de camion : « A l’époque, les startups qui proposaient de tracker les flottes de camion ou tout autre engin roulant ne manquaient pas ». C’est ainsi que dès la fin de la deuxième année, la stratégie se concentre sur les services régaliens : « Jacques était un ancien militaire de l’armée de l’air. Il avait des contacts et des relations ; de plus, il savait parler aux policiers, aux gendarmes ou encore aux douaniers car il connaissait leurs problématiques terrain. Il a réussi à convaincre de la pertinence de sa solution pour la sécurité ».


Si, progressivement, Deveryware fait sa place auprès des services officiels de sécurité, le besoin en fonds de roulement est important : « L’Etat est mauvais payeur. Parfois, il pouvait y avoir jusqu’à deux ans d’arriéré de factures », se rappelle Didier. La société bénéficie alors à plusieurs reprises d’augmentation de capital, dont une conséquente autour de 2005/2006 soutenue par un ancien industriel qui apporte 400.000€ au capital : « Ces fonds ont permis à la société de prendre de l’ampleur et, quand nous avons fêté les 10 ans de Deveryware en 2013, la société se portait bien ».


En 2010, la société lance une nouvelle augmentation de capital ouverte aux salariés et en 2019, elle accueille un fonds au capital.


Le suivi de l'investissement et la sortie


Didier insiste sur l’importance de la confiance dans les entrepreneurs : « Je crois d’abord à l’équipe, plus qu’à la stratégie. Ce qui compte, c’est que les personnes s’adaptent aux circonstances et aux opportunités ». Administrateur de la société entre 2012 et 2019, il explique que c’était à l’occasion de déjeuners avec Jacques qu’il prenait des nouvelles du développement de Deveryware : « A une époque, Jacques et moi étions voisins, donc cela était simple d’avoir des informations. Il y avait bien sûr un rapport qui était envoyé tous les 2 à 3 mois, mais globalement, je lui faisais confiance ».


Les discussions autour de la sortie des actionnaires sont entamées vers 2015, mais la société se porte bien et rien n’est entrepris : « Nous n’étions pas pressés de sortir. Tout allait bien et nous percevions des dividendes. De plus, la valorisation de la société était un frein à une vente : si le business de la sécurité était devenu intéressant depuis 2017, la valorisation de la société était très élevée et intéressait potentiellement peu de personnes. C’est depuis la pandémie de 2022 que les investisseurs français ont pris conscience de l’importance de la cybersécurité. Enfin, Deveryware étant devenu un fournisseur de l’Etat, l’acquéreur ne pouvait pas être n’importe qui ».


Jacques Salognon entreprend néanmoins des démarches et c’est le groupe ChapsVision qui devient l’acquéreur de Deveryware en octobre 2022, dans le but d’enrichir son pôle expert en solutions d'investigation et cyberintelligence, Flandrin Technologie.


La conclusion


« Je n’investis que dans ce que je comprends », annonce Didier en guise de conclusion : « Les équipes sont plus importantes que les grandes idées. Je privilégie une équipe avec une vision de son produit ou de son service, et qui sait s’adapter aux changements de situation.


Comme disait Proudhon : « Ce ne sont pas les princes qui gouvernent, mais les circonstances ».



 

En savoir plus sur

Deveryware - deveryware.com

ChapsVision - www.chapsvision.fr

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