Investir en startup, c’est être de plain-pied dans le marché du capital risque, ou capital innovation (ou encore « venture capital » en anglais).
De quoi s’agit-il ?
On vous explique ce marché atypique en 5 points clés.
Le marché du capital innovation concerne spécifiquement les entreprises en phase de création ou d’amorçage qui ont besoin de financement pour se développer. Après avoir investi des fonds propres, les entrepreneurs sollicitent de nouveaux acteurs (investisseurs institutionnels ou privés…) à qui ils proposent une part de capital en échange de fonds supplémentaires.
Comment se fait cette sélection des startups dans lesquelles investir ?
Par un travail rigoureux de plusieurs semaines (voire mois) pour étudier et analyser les demandes de financement, et passer en revue de nombreux critères : le caractère innovant, la taille du marché, la capacité de mise à l’échelle, la concurrence, l’équipe, l’impact, la rentabilité….
Intéressons-nous plus particulièrement aux spécificités du marché du capital innovation, afin d’en saisir tous les enjeux et opportunités.
Voici les 5 points clés à retenir pour bien appréhender le marché du capital risque :
Le marché du capital innovation se caractérise par le fait d’entrer au capital d’une société en phase de création ou de lancement. En devenant actionnaire, les investisseurs apportent les moyens financiers d’assurer la production et la commercialisation des produits ou services proposés. Les sociétés concernées sont communément appelées « startups » : elles sont non cotées, proposent une innovation et présentent un fort potentiel de croissance ainsi qu’un risque non négligeable d’échec dans les quelques années suivant leur création.
La vie d’une startup n’est pas un long fleuve tranquille. Au contraire, elle est marquée par plusieurs étapes qui se franchissent successivement dans le temps. Chaque étape a ses exigences, ses enjeux et ses acteurs.
En théorie, une startup traverse trois grandes étapes : la conception, la création et le développement jusqu’à un rachat ou une entrée en bourse.
A chacune de ces étapes, le sujet du financement se posera et intéressera des acteurs bien spécifiques.

Au stade de la conception, la startup se limite à une bonne idée (éventuellement soutenue par un PoC – Proof of Concept - qui valide l’attrait du marché ciblé) portée par un ou plusieurs entrepreneur(s). Sur la base de leurs fonds propres et peut-être de love money, les entrepreneurs pourront envisager de solliciter des aides publiques d’aide au financement de l’innovation. Très concrètement, ces aides peuvent s’élever jusqu’aux alentours de 50K€ et s’obtiennent auprès de l’état, des régions, des départements, d’associations de prêts d’honneur ou de structure dédiée telle la BPI.
Cette première étape est importante et ne doit pas être négligée car elle pose des bases qui aideront les investisseurs (en particulier les Business Angels, qui interviendront à l’étape suivante), à cerner l’entrepreneur qu’ils auront face à eux. En effet, investir ses fonds propres dans son projet, activer les leviers de financement existants, et convaincre des institutions de financer son projet sont des gages de confiance pour de potentiels futurs investisseurs qui voient là un entrepreneur déterminé à faire grandir son projet.
Au stade suivant, celui de la création - aussi appelé « equity gap » ou « vallée de la mort » - la startup entre dans une phase transitoire où elle a besoin de plus de fonds que ce que les institutions publiques peuvent apporter, mais où elle représente encore un risque d’échec trop important. A ce stade, la startup doit faire la preuve de sa viabilité, en allant à la rencontre de son marché et générer du chiffre d’affaires.
A retenir
Les Business Angels interviennent dans cette phase très spécifique de la vie d’une startup, à la fois par un apport financier mais aussi par un apport de temps pour permettre à la startup de croitre et d’atteindre ses objectifs de rentabilité.
Le 3e stade, celui du développement, se caractérise par un besoin de financement pour viser la croissance. Arrivée à ce stade, la société est (potentiellement) rentable, elle affiche un chiffre d’affaires et a besoin de fonds pour aller encore plus loin, par exemple se développer à une échelle internationale.
Le risque d’échec est moindre que dans les stades précédents et les fonds levés sont par conséquent beaucoup plus importants, pouvant dépasser le million d’euros. Ce sont les fonds ou VC (Venture Capital) qui interviennent à ce moment-là dans le financement des startups. On parle alors de série A pour qualifier ce nouveau tour de table, qui vise un montant levé plus important que précédemment (entre 800K€ et 1M€), un objectif de profitabilité et peut aussi impliquer l’entrée d’un fonds d’investissement.
Attardons-nous sur la transition entre l’étape 2 (création) et l’étape 3 (développement), souvent caractérisée (mais ce n’est pas une obligation) par la sortie des Business Angels du capital de la startup.
A retenir
En devenant actionnaire, le Business Angel a déjà en tête le moment où il quittera le capital de la startup. La sortie est un vrai sujet pour le Business Angel !
Conscient de son rôle (aider au démarrage de la startup) et de son objectif (obtenir une plus-value sur la revente de ses actions), le Business Angel sait que son temps d’actionnaire est compté. Ainsi, à l’issue d’une période convenue (allant en moyenne de 3 à 7 ans), le sujet de la sortie est posé sur la table.
Les conditions et modalités de sortie sont très variables, et dépendent de la situation de la startup : rachat des parts des Business Angels (par un industriel du secteur, par l’entrepreneur lui-même…), mais aussi déficit et faillite (avec perte de l’intégralité de l’investissement de départ).
Même s’il est préférable de se faire racheter ses parts, cela n’implique pas nécessairement une plus-value (et donc un gain pour le Business Angel) : en effet, le rachat peut se faire à la valeur d’achat ou même à perte ! La probabilité d’échec est très importante.
Nous reviendrons sur cette notion de prise de risque un peu plus loin.
Au-delà du chiffre d’affaires, les Business Angels s’appuient sur d’autres critères pour sélectionner les entrepreneurs qu’ils vont financer. Le critère communément considéré comme numéro 1 dans la sélection d’une startup à financer est l’équipe.
C’est en effet la capacité du ou des fondateur(s) à diriger et porter un projet, leur vision entrepreneuriale ou encore leur capacité à s’adapter, à écouter, voire à pivoter, qui seront finement étudiées par les Business Angels. Ils vont surtout être attentifs aux caractéristiques humaines (personnalité, capacité d’adaptation, d’écoute…) des entrepreneurs, et à la complémentarité de leurs profils, avant de creuser leur projet d’entreprise.
Les relations humaines sont déterminantes dans l’équilibre du marché du capital risque, précisément parce qu’il est compliqué de prédire la réussite d’une startup. En revanche, on peut s’appuyer sur ce que l’on voit et découvre de la personnalité d’un entrepreneur pour estimer s’il aura la capacité de porter son projet le plus loin possible.
Chez Investessor, les Business Angels peuvent s’appuyer sur l’inventaire de personnalité RADHAR, conçu par Olivier du Merle, pour se faire une idée des compétences de chaque entrepreneur.
Le marché du capital risque porte bien son nom car le risque en est une composante primordiale : comme expliqué précédemment, l’investissement se fait à un moment où le risque d’échec est très important. Tout Business Angel doit avoir conscience qu’il peut perdre jusqu’à l’intégralité de son investissement si l’entrepreneur n’arrive pas à atteindre ses objectifs de rentabilité et de croissance.
Comment y remédier ?
Les facteurs d’échec sont nombreux et variables selon l’activité de la startup. Pour ces raisons, le temps passé en amont de tout investissement, à décortiquer un projet de startup, à creuser le business plan, à challenger le business model ou encore à apprendre à connaître l’équipe des fondateurs est un temps précieux que le Business Angel doit prendre pour évaluer le potentiel de la startup.
A retenir
Au sein d’une association de Business Angels, les bénéfices de ce temps passé sont décuplés du fait de l’action de l’intelligence collective : le réseau favorise les échanges et les questionnements entre Business Angels, mais aussi entre entrepreneurs et Business Angels. Les expertises de chaque Business Angels sont également activées, permettant à tous les membres de bénéficier du regard critique que peut apporter un membre qui connait bien le secteur d’activité d’une startup dont le dossier est en cours d’analyse pour une levée de fonds.
Enfin, une bonne pratique admise par tous les Business Angels consiste à diversifier son portefeuille d’investissements, afin de ne pas tout miser sur un seul investissement.
Le Business Angel est l’acteur clé du financement dans le marché du capital risque.
Avide d’innovation, il rêve de financer la prochaine licorne, mais pas à n’importe quel prix. S’il accepte de mettre en jeu ses fonds propres, c’est après une mûre réflexion et beaucoup de temps passé à comprendre la startup dans laquelle il envisage de s’aventurer.
Avec le temps, il définit des critères d’investissement qui lui seront propres et le guideront dans ses choix d’investissement. S’il opère au sein d’un réseau de Business Angels, il bénéficie également des réflexions et expériences des autres membres.
Pour l’entrepreneur, c’est tout un travail sur l’approche de ces investisseurs et l’argumentation de son projet qui doit être élaboré afin de savoir convaincre et embarquer avec lui ces investisseurs.
Les points importants à retenir sur le marché du capital innovation sont :
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La vie d’une startup est faite d’étapes que l’entrepreneur doit se préparer à franchir. A chaque étape, la startup grandit de plus en plus et les enjeux, tout comme les acteurs qui vont accompagner cette croissance, changeront.
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Le fil conducteur tout au long de ces étapes sera toujours l’équipe qui porte la startup. Sa capacité et sa volonté à porter le projet, ainsi que son adaptabilité influenceront le succès du projet. Parmi beaucoup d’autres critères, l’aspect humain du projet reste primordial, notamment au regard des Business Angels.
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Le capital innovation est fortement marqué par le risque, celui de perdre sa mise de départ, aussi bien du côté des entrepreneurs que des investisseurs. Pour y pallier, il est important de prendre le temps de bien analyser le projet entrepreneurial et d’apprendre à connaître les fondateurs.
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