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Patrice Collin, portrait d'un Business Angel

De formation ingénieur Supélec, Patrice a commencé sa carrière au sein de Thales. Initialement ingénieur d’étude dans des activités électroniques, Patrice a ensuite orienté ses missions vers des activités business, comme Directeur de programme.


En parallèle, il a complété sa formation avec un Executive MBA HEC en 2015, après avoir rejoint Zodiac Aerospace en 2002. Il succède à divers postes de Direction et finit par occuper la fonction de Directeur Général de division au sein du groupe Safran (après le rachat de Zodiac Aerospace).


Au cours de sa carrière au sein de ces deux groupes français et internationaux, Patrice a développé aussi bien des compétences de management que des compétences business.


En 2021, il intègre le groupement de Business Angels de CentraleSupélec, avant de rejoindre l’association Investessor l’année suivante.


 
Patrice Collin - Business Angel Investessor

Pourquoi / comment êtes-vous devenu Business Angel ?


Quand je me suis retrouvé avec du temps et presque 40 d’expérience au sein de deux groupes d’envergure, j’ai eu envie d’aider et de transmettre à des jeunes entrepreneurs. Par aider, j’entends aussi bien les challenger que leur partager des connaissances, des conseils… Je suis convaincu qu’on est capable, en France, de se distinguer dans des domaines à forte valeur ajoutée.


Par ailleurs, il y a eu deux impulsions qui m’ont poussé dans la voie de Business Angel : tout d’abord à travers mon expérience chez Zodiac Aerospace ; puis au sein même de mon entourage. Chez Zodiac, l’organisation, très décentralisée et orientée sur la croissance externe, m’a amenée à côtoyer beaucoup de PME et à être force de propositions stratégiques, à la façon d’un entrepreneur. Au sein de ma famille, je compte quelques entrepreneurs et professions libérales. De plus, ma fille a elle-même fondé une startup devenue licorne. Elle m’a permis de découvrir cet univers.


Comment décririez-vous cette activité ?


Un Business Angel doit s’engager, être disponible et savoir challenger en toute bienveillance. L’activité doit allier à la fois la dimension business et la dimension angel.


Comment se sont passés vos premiers temps au sein d'Investessor ?


J’ai adhéré à Investessor en janvier 2022 et l’association avait alors mis en place de nombreux événements en visioconférence. C’était d’autant plus appréciable que cela ne retirait en rien à l’aspect convivial et bienveillant des échanges. J’ai même pu faire des rencontres très sympathiques à distance. J’ai donc tout de suite perçu une association bien structurée et avec des process formalisés, et notamment un programme de formation auquel j’ai participé. Actuellement, des Masterclass sont proposées, et sont un lieu d’échange et d’apprentissage très riche. J’ai constaté que, quelle qu’était la forme de la rencontre, l’accueil était toujours bienveillant, sans pour autant négliger la dimension business. J’ai d’ailleurs pu investir dans une startup avant même mon adhésion. J’avais repéré un projet qui m’intéressait et la démarche pour investir s’est enclenchée rapidement et très facilement. J’ai ensuite adhéré dans la foulée.


J’ai été surpris par le grand nombre de projets qui intègrent le processus de sélection, à savoir 2000 chaque année, pour une vingtaine qui lève des fonds finalement.


Comment sélectionnez-vous les startups dans lesquelles investir ?


Je procède par élimination : si je ne « sens » pas l’équipe, si le marché ne me semble pas assez porteur, si le projet me semble aller davantage vers une structure de type PME, ou s’il y a beaucoup de concurrence et peu d’innovation, je lâche prise tout de suite.


Ensuite, je regarde l’équipe ; cela compte beaucoup. Les fondateurs doivent être travailleurs, dynamiques, courageux, pragmatiques et à l’écoute. Ils doivent bien connaître leur marché, avoir un esprit entrepreneurial et des valeurs. Pour évaluer leur capacité d’écoute, je les questionne sur leurs mentors, leurs advisors. Le fait de s’entourer prouve qu’ils sont ouverts aux échanges et aux conseils.


Je ne m’aventure pas trop vers les projets susceptibles de durer dans le temps du fait du marché qu’ils adressent, comme les biotech ou l’aéronautique. Je veux pouvoir assister rapidement au développement des startups et au dénouement de mon investissement.

Je prends aussi en compte les aspects RSE ou encore égalité homme/femme.


J’ai construit ma thèse d’investissement au fil du temps, assez rapidement toutefois, car comme nous voyons beaucoup de projets différents chez Investessor, nous pouvons assez vite décider de comment se positionner.


Vous avez rejoint le Conseil d'Administration d’Investessor récemment. Quelles ont été vos motivations à le faire ?


Je considère ma mission au Conseil d’Administration comme un moyen de contribuer au développement d’un écosystème qui favorise la croissance économique en France, à travers l’aide et le soutien apportés à ceux qui ont des idées innovantes.


D’autre part, il est naturel de renouveler l’équipe qui participe à la gestion de l’association. Je suis arrivé il y a peu de temps, je peux encore apporter un regard neuf, partager mon expérience de nouveau membre et proposer des améliorations.


Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui envisagerait de devenir Business Angel ?


Il faut avoir conscience que l’activité demande du temps. Il ne s’agit pas uniquement d’un placement financier, mais aussi d’apporter son aide. Contrairement à un placement qu’on confie à son banquier, là, le Business Angel s’occupe lui-même de son placement. Le Business Angel donne du temps, des conseils et de l’expérience. Et il faut se rappeler qu’en termes de placement, ils sont par nature risqués, surtout en amorçage. Il faut donc être à l’aise à l’idée de potentiellement n’en récupérer aucun.


J’ajouterais qu’il vaut mieux être membre par un réseau de Business Angels que de se lancer dans l’aventure seul, car cela donne accès à un grand nombre de projets. Identifier et sélectionner les startups est consommateur de temps. Il faut par ailleurs étudier chaque dossier, il y a des considérations logistiques que l'association prend en charge. C’est très agréable et rassurant, d’être porté, notamment quand on débute dans cette activité.


Quand vous parlez d'Investessor, que mettez-vous en avant ? Qu'est-ce qui est le plus important selon vous ?


Chez Investessor, j’apprécie le nombre conséquent de projets qui nous sont présentés. Cela permet d’avoir accès à un maximum d’opportunités, de business, de marchés… Et si l’on a peu de temps, on peut aller directement à l’étape finale, celle du Roadshow, pour découvrir, chaque mois, les startups sélectionnées pour une levée de fonds.


L’ambiance est très sympathique entre les membres, mais également avec les entrepreneurs, y compris lors des tours de financement ultérieurs. Je me dis que si un entrepreneur revient pour un 2e ou 3e tour, et semble avoir des affinités avec ses actionnaires ou son Chargé de Participation, cela donne confiance.


Enfin, l’organisation est professionnelle et sérieuse. Les process ont fait leurs preuves, complétés par une plateforme digitale. Encore une fois, lorsqu’on démarre dans cette activité, cela permet de gagner du temps. J’apprécie aussi que les événements alternent présentiel et distanciel, ce qui me permet d’assister à plus d’évènements sans perdre du temps dans les transports.


Quels rendez-vous Investessor ne manquez-vous jamais ?


J’essaie de me rendre disponible pour les sessions de pitch car ce sont des moments où l’on peut découvrir de nombreux projets et opportunités. C’est un format efficace pour m’ouvrir sur un grand nombre de domaines.


J’assiste aussi le plus possible aux événements plus exceptionnels, comme les Masterclass, car cela permet de rencontrer les autres membres.


Enfin, je ne manque pas l’Assemblée Générale annuelle qui dresse le bilan de l’année écoulée et fixe les objectifs de l’année suivante.



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